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RESISTANCE France Insoumise Pays d'Hennebont

EUROPE : « Nous avons un plan B »

27 Octobre 2017 , Rédigé par Retranscription JL Mélenchon Publié dans #transcription

 

 

RÉSISTANCE

 

 

 

 

Verbatim : discourt à l'A-N de JL Mélenchon

23 octobre 2017

 

 

 

EUROPE : « Nous avons un plan B »

 

 

*************

 

 

« Présidente, Ministres, collèges bonjour,

 

 

Depuis le discours du Président à la Sorbonne(1), j'estime que la campagne des prochaines élections européennes est commencée et c'est une bonne chose. Il a raison de dire que c'est une occasion pour nous français, nous tous, de proposer une issue à l'impasse politique économique et morale dans laquelle se trouve enfermée l' EU, dont la construction semble en quelque sorte bloquée par les circonstances.

 

 

Ce débat il faut l'aborder dans le respect, c'est à dire dans le refus de caricaturer les positions qui sont en présence parce que la caricature ne convaincra jamais que ceux qui la prononcent et pas ceux qui la reçoivent. C'est la raison pour laquelle lorsque je lis dans un journal que je suis en « tentation souverainiste » et bien l'ancien enfant de cœur, que je suis, sourit sachant que la tentation est en quelque sorte un désir peccamineux et la préfiguration du mal. Mais franchement, est ce que la discussion est entre le mal et le bien, le beau, le juste et l'infâme nationalisme ? Non je ne le crois pas.

 

 

Je vais vous rassurer pour la qualité de notre débat, non pour nous le problème n'est pas l'Europe, c'est le capitalisme financier à laquelle elle est rivée par ces traités financiers. Pour nous le problème ce n'est pas l'étranger, c'est le refus absolu d'avoir une égalité des droits avec lui. Pour nous le problème n'est pas de faire l'Europe, c'est de refuser de défaire la France pour y parvenir. Défaire la France, c'est à dire tout ce qui la constitue, d'abord sa laïcité, pas seulement son drapeau mais les symboles de sa laïcité et la laïcité réelle, ses services publics, ces champions industriels, sa vocation égalitaire, son identité universaliste ! Enfin son refus d'être contrôlée, sa volonté d'être indépendante.

 

 

Voila l'idée que je m'en fais, rien d'autre... Et cela ne devrait pas de me valoir d'être enfermé avec mes amis dans une confusion dès que l'on parle d’indépendantisme c'est que l'on voudrait se replier sur soi. Mais quoi ! depuis quand l'affirmation de soi et de ses valeurs est un replis, c'est tout le contraire ! C'est l'enthousiasme qui nous meut, Et lorsque l'on me traitera de souverainiste, moi mes amis, je n'aurais qu'une chose à vous dire : et bien appelez nous comme vous voulez ! Du moment que lorsque l'on parle du souverainisme, on entend bien qu'il s'agit de la souveraineté du peuple qui est la seule souveraineté acceptable. Et pourquoi en parler ? Est ce faire un procès d'intention ? Dois-je rappeler qu'avant le BREXIT, c'est à dire le moment où un peuple décide de s'en aller, il y a eu d'autres votes et ces votes comment ont-ils été traités ? Le Danemark, refusant le traité de Maastricht, obligé de revoter. L'Irlande, refusant le traité de Nice, obligé de revoter. La France, les Pays Bas, votant contre, il n'en ai tenu aucun compte. Le referendum grec se prononçant contre un memorandum, tout le monde s'en fout ! C'est à dire qu'il y a une dérive autoritaire dont M. Junker(2) a fini par exprimer l'esprit tout entier lorsqu'il a dit : « il n'y a pas de démocratie possible en Europe en dehors des traités. ». SI ! Et je me pose même la question de savoir s'il n'y a pas de démocratie qu'à la condition que l'on sorte des traités et notamment des traités budgétaires. Car c'est eux qui créent la tension à l'intérieur des nations et entre elles jusqu'au point que les peuples en viennent à s'affronter, non seulement entre eux mais à l'intérieur des nations jusqu'à ce qu'elles se démembrent parce qu'on les a transformées en coquille vide.

 

 

Bien, j'en reviens au rapport, ce n'est pas de cela dont il parle. Le rapport, c'est son boulot, il est bien fait d'ailleurs, je veux en souligner la qualité, je désapprouve totalement la conclusion, mais la qualité, elle, est indiscutable, il pointe de vrais problèmes, de vrais sujets de discussion. Mais en fin, qu'est ce qu'on observe ? Après toutes ses chansons sur l'Europe, son caractère bienfaisant... Son ouverture, etc... Et Bien l'Europe dépend de plus en plus de la contribution des nations. Que par ailleurs, on décrie, on montre du doigt et à qui on jette des pierres. Car au début, c'était un petit 10%, en 1988, pour les états membres. Et maintenant nous voici rendus à 60% des recettes totales de l'Union. Et puis, vous verrez que ça a un rapport politique quand on regarde pour les recettes, après avoir vu que les Nations font tout, on regarde la case des recettes propres de L'EU. Et quoi ? Et bien les droits de douane ! Que voit-on ? Que voit-on ?? C'est tombé de 30% à, à peine, 14%. Et pourquoi ? Parce que les traités de libre échange, qui par d'ailleurs détruisent nos emplois, défigurent nos sociétés et tout ce que vous voulez, font que les recettes de douane et de l'EU vont décroissantes. Voila un organisme qui est en train de se tuer lui même. Et puis dans cette affaire, il faut bien observer que cette Europe -qui donne tant de leçons aux autres- est certainement l'organisme européen le plus mal géré.

 

 

Comment expliquez-vous que jusqu'à l'année dernière, nous en étions à presque 20 milliards d'impayés, grandiose non ? Cette année on est descendu, je le reconnais, mais quand on va arriver à la fin du cycle du budget pluriannuel -car il y a aussi cette étrangeté, qui dépasse la mandat d'un député, chère Mme Rabault(3)- figurez vous que nous serons à découvert de 240 milliards ! Car 240 milliards de dépenses auront été décidées mais elles n'auront pas été payées. Voila les exploits de gestion de l'EU. Je vous passe le reste, c'est à dire tout ces organismes qui ne sert strictement à rien comme ce service d'action extérieure dont la baronne Ashton(4) a eu la franchise de dire qu'elle ne savait pas à quoi il servait, quoi quelle en soit placée à la tête, mais qu'elle pensait que l'organe finirait par définir la fonction.

 

 

Voila ! Voila où nous voilà rendu dans cette affaire. Après quoi, il faut dire que pour la France, c'est de plus en plus cher. Je vous rassure Mme Rabault, je n'ai jamais dit que j'étais contre le prélèvement car cela n'interdirait... Mais écoutez madame, les autres, ne vous contentez pas de lire les fiches qui viennent de Solférino... Je suis contre le paiement de l’excédent. Et je vais vous expliquez maintenant pourquoi : La contribution de la France, le prélèvement est de plus en plus important. Il a été multiplié par cinq depuis 1982 et bientôt, vous verrez qu'il en aura pour la prochaine période pour 5 milliards de plus. Alors, c'est très cher payé pour ce que nous avons. Oui ! Oui !! Et je suis contre le paiement de l'excédent positif de la France. C'est à dire, que nous donnons 20 milliards et nous en recevons 14 pour appliquer une politique agricole que je condamne de toutes les manières possibles. Et la différence c'est 6 milliards.

 

 

Donc nous cotisons pour 6 milliards que nous donnons ! Si ces milliards étaient restés dans les caisses de l'Etat et bien nous serions à la barre des 3% et il n'y aurait pas besoin d'engager ce que nous engageons pour réduire le déficit structurel. J'ajoute que sur votre budget, 16 milliards sont destinés à compenser le total de... [réaction hémicycle] Excusez moi, je me tourne vers vous [à sa gauche], je me tourne vers vous [vers le centre]... Dans ce budget, 16 milliards sont rognés du budget de l'état, 10 milliards pour compenser les baisses d'impôts, 6 milliards en économie pure. Et bien, ces 6 milliards c'est 6 milliards que nous donnons à l'Europe. Et d'ailleurs ce n'est pas la première fois, parce que depuis 2012, la totalité de l'excédent -c'est à dire des économies faites vraiment sur le périmètre de l’État- ont été versées à l'Europe.Vous ne croyez pas que ça mérite une discussion un temps soit peu plus approfondie que la confrontation des dénonciations et des bêlements d'enthousiasme.

 

 

Je suis donc contre le fait qu'on paye l'excédent ! Et deuxièmement je suis pour que l'on ouvre la procédure d'excédents commerciaux excessifs qui est le fait de l'Allemagne. Parce que, ce qui est en train de se construire, c'est un modèle économique calqué sur celui de l'Allemagne. Les traités européens condamnent ces excédents, parce que ces excédents sont toujours fait sur le dos des autres. Pourquoi ne l'ouvre t-on pas ? N'a t-on pas le droit de dire à nos amis allemands : « Écoutez, vous exagérez ! ». Quand les anglais nous ont dit qu'ils voulaient un rabais qui a représenté 60% de leur contribution, les allemands ont dit : « Ah bah nous, on ne paiera pas tout on ne paiera que 25% du reste » et c'est nous, les français, qui payons le plus ! Est-ce que c'est une situation normale?Alors que nous sommes censés être en déficit excessif ? Bien...

 

 

Voila, s'ils ne respectent pas ? Il faut qu'on les leur fasse respecter ! Tout ça tourne autour d'une question -et moi je vais devoir me dépêcher(5)-, c'est l'affaire de la dette ! Qui est la grande question du continent européen, il faut solder la dette ! Vous n'y parviendrez pas par des excédents bruts. D'année en année, avec ce que le gouvernement actuel est en train de faire et il fait un effort dans ce sens ! Vous le savez comme moi, on dénonce assez la violence. Cinq points ! Il faut cent ans pour finir de payer cette dette ! Cette dette doit être annulée, notamment celle des français parce qu'elle est excessive ! Une part trop importante de cette dette est due aux taux d'intérêts des années 90 qui n'ont pas d'autre raison d'être que le fait que les allemands ont décidé de donner pour un mark de l'est, un mark de l'ouest. Et que pour contrer l’inflation que cela à créé, les taux d'intérêts sont montés à 6 ou à 7 ou à 8%.

 

 

Si nous avions payé, à l'époque, 2% comme on paye aujourd'hui et même moins, la dette de la France serait 30% inférieure. Ce sont des réalités ! Nous ne pouvons accepter que cette situation roule et que, nous les français, nous ayons comme unique ambition d'être comme l'avait dit le président Hollande : « les meilleurs élèves de la classe ». Pas question, il faut revenir sur cette dette. Il faut la réévaluer. Il faut l'effacer. Et pour cela il n'y a qu'à faire un moratoire ou à la gelée. Il n'y a rien de plus facile.

 

 

Je viens à ma conclusion avant qu'on m'y rappelle : Tout le monde doit avoir un plan B et vous autre de LREM, comme nous, vous en avez un. [réactions dans les bancs de LREM] Bien sûr, vous avez un plan B. vous proposez, et bah vous avez un plan A et un plan B. Pardon vous n'avez pas de plan B. vous avez un plan A. Regardez, il y a un problème de financement, vous mettez une taxe carbone -Maurice arrête de faire le singe!- Le président veut mettre une taxe de financement sur la taxe carbone à la frontière. Vous avez tous compris que ça s 'appelle du protectionnisme : je vote pour ! Proposez-la, on vote pour, nous, on propose aussi de mettre une taxe sociale.

 

 

Nous avons un plan B à notre manière. En avez-vous un ? Si ils vous disent non, que ferez-vous ? S'ils ne veulent pas taxer les GAFA ? Si ils ne veulent pas changer le statut de travailleurs détachés ? Que ferez-vous ? Les bras croisés, vous protesterez ? Ou bien, avez vous une méthode pour répliquer ? Nous avons un plan B, je le résume à une phrase qu'à prononcé ma camarade Katerina à Lisbonne(6), ce grand rassemblement du plan B : « Entre les traités budgétaires et les peuples nous avons choisi : c'est les peuples ! »

 

 

 

 

 

  1. 26 09 2017.

  2. Président de la Commission européenne depuis novembre 2014.

  3. Députée PS Tarn-et- Garonne 1e circ.

  4. La baronne Ashton of Upholland n’a pas caché son immense étonnement lorsqu’elle a appris, le 19 novembre 2009, sa nomination à l’éminent poste de Haut Représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité créé par le traité de Lisbonne. Elle a confirmé qu’elle n’avait aucune idée de ce qu’elle allait faire de ce cadeau empoisonné que venaient de lui offrir les vingt-sept chefs d’État et de gouvernement, un cadeau doté d’un salaire de 260 000 euros par an (plus les allocations familiales, les indemnités de résidence, etc.).  

  5. Temps alloué 10mn.

  6. 21 et 22 octobre 2017 à Lisbonne, cinquième sommet du « plan B ».

 

 

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Jm Baudry.

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